Des associations contre-nature.

Je n'aurais jamais pu imaginer autant de réactions après le dernier post, autant d'enthousiasme, d'encouragements. Sur la station, en dehors de la station, dans des stations alentours, en haute Savoie et jusqu'en Suisse. Les gens que je croise commentent, donnent leur vision des choses... mais à la fin, ils font le même constat : trop de classements et de blocages tuent le développement de la montagne, sa vitalité, son économie. Et sans développement, pas d'emploi. Alors on devient fataliste et si l'on ne peut pas vivre de la montagne, il faudra bien finir par en partir. Tant pis pour l'espoir d'une vie meilleure pour les enfants ? Qu'a t'on fait de l'humain ?

Lors d'une de ces discussions, le sujet Natura 2000 est venu s'inviter. Pour moi, Natura 2000 n'était qu'une nouvelle lubie de technocrates de la cuvette (grenobloise). Deux ou trois classements de plus, plus incompréhensibles les uns que les autres. Mais quel ne fut pas mon étonnement d'apprendre que désormais, à cause de Natura 2000, il était interdit de se baigner dans tous les lacs de montagne, de Chamrousse jusqu'à La Pra. Interdit, et encore mieux! que des gardes allaient verbaliser ! Moi qui gamin, attendais avec impatience la fin juillet pour aller patauger dans les 3 fontaines avec mes copains, les autres gosses du pays, désormais c'est interdit. Verboten!

Ça me semble tellement contre nature d'interdire à un gosse de se baigner dans un lac en montagne qui en plus ne présente aucun danger.

N'ayant vu aucune information dans la station ou au départ des sentiers, je suis allé sur internet pour savoir ce qui était maintenant interdit et jusqu'où avait été poussé l'absurde. Là j'ai appris avec le plus vif intérêt qu'il nous fallait protéger : Miniopterus schreibersii, Carex limosa et Salix glaucosericea (1), Pour ce qui concerne les groupes partenaires de Natura 2000, je préfère vous laissé seul juge ... : L'Association Française d'Arachnologie, la Société Française d'Odonatologie, la Société Française de Phytosociologie, la Société Française d’Ichtyologie.(2)

( et tous ces groupes ont des experts et des membres permanents ! ne vous marrez pas, ils sont payés avec vos impôts !) Mais rien sur ce qu'ils avaient interdit et ce qui serait verbalisé !

Alors là, je me suis dis qu'ils nous avaient définitivement classé dans la catégorie " Crétins des Alpes".

Mais revenons à des choses plus sérieuses. Il n'est pas dans la nature des Alpins de manifester, de poser recours et procès, et en général de faire entendre leurs voix. D'ailleurs qui l'entendrait quand on est là-haut ? Mais il y a un moment où cela devient trop. Aux vues des réactions que j'ai recueillies, il semble que le moment se rapproche où la coupe sera pleine. Les gens de la montagne en ont marre : marre de voir leur environnement quotidien se dégrader et leur avenir mis en péril par les décisions de bureaucrates de Bruxelles. Ceux-ci sont eux-mêmes otages d'un lobby écolo agressif et dans le fond ils ne connaissent de la montagne que leur voyage tous frais payés à Davos. Ce lobby est composé de chercheurs trop contents d'avoir décroché un emploi de fonctionnaires avec en prime une impression de puissance ; d'associations qui veulent s'approprier la montagne pour en faire leur terrain de jeu (3) et en jouir égoïstement ; et enfin de retraités ravis d'avoir enfin trouvé un hobby pour s'occuper. Le plus révoltant est que tous les décrets, les arrêtés pris par ce petit monde, le sont avec le plus profond mépris pour ceux qui vivent de la montagne. Le mépris ... le mépris affiché par toute cette bobocratie, voila ce qui choque aujourd'hui les gens d'en haut. Le mépris de l'humain, le mépris de notre capacité à gérer notre environnement, le mépris de nos vie. Quelle mère, quel père, peut accepter que l'on décrète que son enfant grandira dans un parc? dans une réserve ? Rien que le concept me ramène au général Custer et à l'éradication d'une culture, d'un mode de vie, d'une civilisation.(4)

Enfant, mon père m'expliquait que l'on ne devait pas enfermer la montagne dans un carcan de lois. Que le devoir des gens d'en haut était d'accueillir (on ne laisse personne dehors quand c'est la tempête), de faire connaitre la montagne au plus grand nombre, d'expliquer, d'accompagner et, même si je n'aime pas ce mot ... d'éduquer. La montagne doit rester un espace de liberté et de respect. Il me disait aussi que eux, nos parents, les partisans, les maquis avaient payés le prix fort pour nous léguer en héritage ce patrimoine.

Eco taxe, éco participation, sur tout et sur n'importe quoi, ça doit commencer à représenter un sacré butin. Alors avec l'argent de ce racket ne pourrait-on pas faire des panneaux, beaux, intelligents, bien fait? En avoir absolument partout où ce serait utile et qui montreraient, expliqueraient dans le détail, éduqueraient et au final feraient aimer la zone à préserver. Des panneaux avec comme philosophie qu'il est interdit d'interdire mais qu'en comprenant, en aimant, on protégera. Sans explications, sans accompagnement, des dérives ont déjà eu lieu. Des pins remarquables ont été coupés au lac Achard. Une misère! A qui la faute ? En informant, je suis sûr que ceux qui ont coupé ces pins auraient étés les premiers à les respecter. Mais voila, au niveau des responsables régionaux de Natura 2000 la ligne est d'une toute autre nature. Des panneaux...c'est NON !!! On verbalise ! Point final.

Aberrant... Désolant... Affligeant...Les mots me manquent.

Natura 2000, imposé par des associations telles que l'ADHEC, la FRAPNA ou autre Montain Wilderness (3)(5), est une abomination, un contre sens de l'esprit que l'on doit avoir en montagne. Contre nature de la nature de ceux d'en haut, des montagnards, des Alpins. Vivre ici, c'est accepter de vivre quotidiennement une nature forte, rugueuse et souvent difficile mais surtout magnifique et généreuse, que nous voulons partager avec le plus grand nombre en la faisant aimer, pouvoir en vivre et la léguer à nos enfants, riche des valeurs de ceux qui nous l'ont léguée.

Je ne sais pas comment faire pour faire entendre nos voix. Mais je n'imaginais pas non plus qu'autant de gens en avaient mare! C'est sur, en face de nous, ils sont très bien armés par rapport à nous, avec des lobbyistes bien introduits et agressifs, des juristes près à dégainer à la première occasion, mais surtout 40 ans d'expérience de recours et de procès retors, le combat n'est pas équilibré. Nous ne pouvons compter pour l'instant que sur nos élus. Interrogeons-les! Vérifions leurs compromissions avec les associations néfastes! Soyons plus nombreux à être présents aux conseils municipaux pour faire entendre notre voix! Incitons-les à être des porte- paroles efficaces de notre refus de voir la montagne toujours plus sclérosée! Ce n'est pas dans notre nature, mais il nous faut maintenant réagir si nous ne voulons pas voir notre avenir totalement détruit. Nous sommes bien plus nombreux que ce que l'on pouvait croire.

Un nouveau danger menace Chamrousse : son intégration dans le parc naturel régional de Belledonne. De belles promesses, quelques pseudo garanties et on voit bien où ça nous a mené. N'avalons pas cette nouvelle couleuvre! Il nous faut nous mobiliser et le refuser tout net

Non au parc ! Stop !

N'ouvrons pas la boite de Pandore.

PS : En même temps je ne déborde pas vraiment d'enthousiasme de voir mes gosses pousser dans un parc (qui en plus, gâchera leur avenir). C'est pas des bestiaux, nom d'une pipe!

Sources :

(1) Natura 2000 Chamrousse https://inpn.mnhn.fr/site/natura2000/FR8201733/tab/especes

(2) https://inpn.mnhn.fr/partenaires/organismes/liste

(3) http://sommets.info/vans-debout/

(4) https://fr.wikipedia.org/wiki/Exp%C3%A9dition_des_Black_Hills

(5) http://michel.thivel.pagesperso-orange.fr/les%20vans.htm ,voir en bas de page.

Remerciements :

Un certain nombre d'informations m'ont été donné par des membres du bureau des guides et accompagnateurs de Chamrousse. Je les en remercie.